Immeubles – Rue du Haut Chemin et Rue Émile Desvaux

Description

À partir de 1951 : UNE NOUVELLE ARCHITECTURE

Remarqué au plus haut niveau de l’État, Claude Herpe est nommé à la direction de la reconstruction de Vire, en remplacement de Marcel Chappey. Cette nomination constitue le début d’une nouvelle orientation de l’architecture de Vire : la reconstruction dite «moderne».

Claude Herpe est associé à Raymond David, architecte de la ville, et toutes leurs réalisations sont signées de leurs deux noms. Leur architecture affectionne les volumes pleins, chaque édifice étant composé de plusieurs éléments en saillie ou en retrait les uns par rapport aux autres. Des loggias et des cadres de baies animent les surfaces. Les toits sont à très faible pente. Les parements présentent un enduit de gravillon lavé à faux joints, semblable à celui déjà mis en œuvre pour l’immeuble de la rue Gasté, qui a l’apparence (mais non la réalité) d’éléments préfabriqués. Le granit est volontiers employé en ponctuation, avec un appareillage varié. Cette architecture « moderne » se traduit à Vire par l’utilisation de matériaux bruts, de galeries couvertes en porte-à-faux, de toits-terrasses, de balcons saillants, de loggias, de hublots ou de pavés de verre, de parements de béton divers et de modénatures.

Les immeubles rues du Haut-Chemin et Émile Desvaux sont des IRP comme celui de la rue Gasté. Leur construction débuta en 1954 et s’acheva en 1959. Cette opération comprend cent logements, répartis dans plusieurs barres de hauteurs variables et une tour dont la taille modeste est compensée par sa situation au point le plus haut (impasse Saint-Louis, entre les n° 11 et 13 rue Émile Desvaux). Pour ce quartier, Claude Herpe imagina des solutions compatibles avec ses principes architecturaux et l’équilibre financier de l’opération. Le relief, l’orientation et la vue commandèrent une implantation des barres parallèles à la voirie. Sur la rue, les immeubles présentent un rez-de-chaussée commercial protégé des intempéries par l’imposant porte-à-faux des logements. La structure des immeubles est formée d’une suite de murs de refends intérieurs espacés de 3m50 qui équilibrent la construction, mais qui ont l’inconvénient d’imposer, en plan, des pièces d’une largeur rigoureusement identique, qu’il s’agisse des chambres ou des séjours. Les façades sont animées par de profondes loggias, et recouvertes d’un enduit de mignonnette à faux-joints. Le granit ponctue le rez-de-chaussée des immeubles au niveau des entrées. Des pavés de verre latéraux insérés entre des modénatures en béton encadrent les portes, et permettent un meilleur éclairage du hall d’entrée. Ce sont des éléments essentiels du vocabulaire de l’architecture «moderne».

Vous pouvez maintenant redescendre vers le centre-ville. Avant de vous arrêter devant la poste, votre prochaine étape, faites un détour par le square situé à votre gauche, à l’arrière de l’Hôtel de Ville, pour découvrir dans les jardins une série de photographies anciennes de la ville avant les bombardements du 6 juin 1944.