Hôtel de Ville – Rue Deslongrais

Description

1956 : UN ÉDIFICE REPRÉSENTATIF DU XXème SIÈCLE

L’Hôtel de Ville est édifié à l’emplacement du précédent bâtiment trop gravement endommagé en juin 1944 pour être restauré. Ce projet dont l’architecture peut être encore qualifiée de moderne cinquante après sa construction, a pourtant mis sept années à voir le jour. Il est autant le fruit du talent des architectes Claude Herpe et Raymond David que de l’opiniâtreté et de la volonté des élus municipaux, le maire, André Halbout, en tête.

Ce bâtiment, original et novateur, est quasiment unique en son genre. Les architectes ont su utiliser la déclivité du terrain pour mettre en scène les différents niveaux marqués par une suite de terrasses et de portes-à-faux, dont la partie supérieure est couronnée d’une tour placée de manière décentrée.

La façade principale regarde à l’ouest, mise en valeur à la fois par sa position en hauteur et le recul imposé par le parvis. Très spectaculaire, elle fait face au vieux Vire. Ce parti architectural, très novateur pour l’époque, est aussi très symbolique. Le «Vire nouveau» regarde le «Vire ancien». Cette symbolique est accentuée par les grandes parois vitrées qui regardent le coeur de la cité.

Les volumes géométriques assemblés de manière dissymétrique sur cette façade permettent d’individualiser les fonctions :
– la salle des mariages, à l’étage, dans le grand rectangle animé par de grandes baies verticales,
– la salle du Conseil, espace cubique en porte-à-faux et à toit à faible pente, totalement ouvert à l’ouest, aveugle au nord et au sud,
– les logements et bureaux de la tour, avec des façades également différenciées : mur aveugle à l’ouest, façade ouverte généreusement au sud composée d’une alternance de vides et de pleins et d’un détail surprenant avec les deux rangs de hublots saillants qui accentuent la verticalité, façades ouvertes enfin au nord et à l’est grâce à des modules carrés préfabriqués qui se répètent selon des rythmes distendus.

Cette tour, côté est, est construite en partie sur pilotis en béton armé. Elle reçoit également un pilier d’angle en granit comme ceux de la façade ouest. La partie sous portique permet l’accès à une seconde entrée qui se trouve ainsi de plain-pied avec le jardin public.

Une rampe d’accès à deux révolutions permet d’accéder à l’entrée principale. Cette dernière reste discrète. Un grand porte-à-faux vient la souligner. Il est rythmé par des piliers massifs revêtus de granit du pays. Cette manière originale de traiter l’entrée d’une mairie distingue déjà ce bâtiment des édifices publics traditionnels tendant au contraire à monumentaliser l’entrée. Sous la rampe d’accès et en contrebas sont aménagés un parking et quelques locaux municipaux.

La modernité de cet édifice se retrouve également dans son principe constructif avec une ossature en béton armé et dans le travail sur les matériaux et les matières : granit et béton employé avec des nuances de teintes et d’aspect, soit lavé, soit bouchardé.

Les espaces intérieurs proposent une riche alternance de volumes en simple et double hauteur.

Cet édifice emblématique a été inauguré en 1956. Il est inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 2010.

Enfin, n’oubliez pas dans cette dernière étape de vous arrêter devant la grande figure du bas-relief sculpté dont le descriptif est porté sur la fiche suivante.